Le marché de l’automobile ne cesse de se complexifier : explosion des innovations technologiques, flambée des prix des semi-conducteurs et des matières premières, électrification… Les dirigeants de groupes automobiles tirent la sonnette d’alarme et s’inquiètent : une part importante de la population européenne ne pourrait en effet plus accéder prochainement aux voitures neuves, un avis partagé par Ewigo. Le point dans cet article

Stellantis et Volkswagen inquiets quant à l’impact géopolitique sur le marché automobile

Il faut avant tout préciser que le panier automobile moyen des Français est aujourd’hui de 27 000 €. Un montant qui assure certes des marges confortables aux constructeurs mais qui génèrent désormais des freins pour de nombreux acheteurs.

Un constat qui a d’ores et déjà été énoncé par le patron de Stellantis, Carlos Tavares qui a déclaré être « très inquiet de l’accessibilité des autos… les classes moyennes pourraient ne pas être capables d’acheter de nouvelles voitures » du fait notamment de la hausse des matériaux et de l’arrivée à son goût trop rapide de la voiture « zéro émission ».

On retrouve également le même fond de discours auprès de Herbert Diess, qui dirige le groupe allemand Volkswagen. Crise sanitaire mondiale de Covid-19, guerre en Ukraine… Le contexte économique, industriel et géopolitique sont pour lui un cocktail détonnant qui risque de profondément impacter le marché automobile. Il s’est ainsi exprimé au sein du Financial Times : « l’interruption des chaînes mondiales d’approvisionnement pourrait amener d’énormes hausses de prix des véhicules, des problèmes d’énergie et de l’inflation. Pour une société comme l’Allemagne, très dépendante de l’énergie et des matières russes… si vous imaginez un scénario dans lequel nous coupons les relations avec la Russie, ce que nous pourrions avoir à faire si ce conflit ne stoppe pas, nous ne pourrons plus acheter d’énergie, et cela impacterait fortement l’Allemagne et l’Europe ».

L’électrification, un frein pour accéder aux voitures neuves ?

Les craintes énoncées par Stellantis et Volkswagen semblent fondées quand on regarde par exemple le cas de la Renault Mégane. En effet, si les versions d’accès de la 4e génération étaient affichées entre 20 000 et 25 000 euros, le modèle E-Tech est quant à lui à 35 000 euros pour le premier prix !

L’électrification a ainsi un réel impact sur l’accès aux véhicules neufs. Dans l’esprit du grand public, il faut en effet savoir que la Mégane (tout modèle confondu du fait du nom commun) a ni plus ni moins pris plus de 10 000 euros !

Ce phénomène pourrait ainsi bien concrétiser les craintes émises par Carlos Tavares et au final écarter une grande majorité des ménages. Il faut en outre préciser que cette tendance va également concerner les classes moyennes qui, pourtant, ne pensaient pas être confrontées aussi rapidement à ce type de difficulté.

Les mois à venir vont être décisifs et dessiner le marché automobile de demain.