Ce n’est pas très fréquent, mais il arrive que les médias se trompent, ou surévaluent. C’est ce qui est arrivé pour le marché des ventes de voitures d’occasion, annoncé florissant. Or, c’est loin d’être le cas, spécialement pour les véhicules récents. En cause : la crise des semi-conducteurs qui a impacté les délais de livraison des voitures neuves, devenus plus longs. Ainsi, les acheteurs se sont dirigés, en masse, vers les voitures en stock avec peu de kilométrage, ce qui a provoqué une pénurie qui, de l’avis de Prestige Cars, met à mal les réseaux de distribution.
La pénurie des occasions récentes
Les ventes de voitures d’occasion de moins de 2 ans ont largement chuté. On les estime aujourd’hui à un peu plus de 5% des ventes, alors qu’elles étaient de 10% avant la crise sanitaire. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette baisse n’est pas due à un manque d’envie des acheteurs, bien au contraire. Les occasions récentes sont plutôt victimes de leur succès.
Depuis début 2021, les acheteurs se sont rués sur les showrooms à la recherche de ces « VO 0 km », au point de causer une pénurie. L’attrait de ces voitures quasi neuves n’est plus à démontrer, mais il ne suffit pas à expliquer le fait qu’on se les arrache depuis le début d’année. Un autre facteur est venu jouer en leur faveur, à savoir la crise des semi-conducteurs.
Cette crise s’est traduite par des délais de livraison plus longs, beaucoup plus longs. Pour de nombreux modèles, ils peuvent facilement dépasser les 6 mois. Du coup, beaucoup d’acheteurs qui voulaient du neuf se sont dirigés vers les occasions récentes, immédiatement disponibles et 20% moins chères que les neuves. Dans pareille configuration, ce sont surtout les ateliers de réparation qui font une bonne affaire. Pourquoi ? Parce qu’une auto d’occasion avec peu de kilomètres au compteur est vendue avec une garantie de 2 à 3 ans, ou plus. Tout au long de cette période, c’est le garage vendeur qui s’occupe de l’entretien, pour ensuite le facturer à nouveau au constructeur.
La chasse aux autos récentes
Face à la pénurie, les concessionnaires tentent désespérément de reprendre les choses en main. Certains n’hésitent pas aujourd’hui à partir à la chasse aux autos récentes, en envoyant des vendeurs dans la rue pour les racheter à leurs propriétaires, primes à la clé. Pour s’en sortir, d’autres concessionnaires conditionnent la vente de voitures neuves à une reprise. Autrement dit, le client doit se séparer de son ancienne voiture (à condition qu’elle soit récente) pour acheter un véhicule non encore immatriculé. La situation n’est pas aussi désespérée en France, mais elle pourrait bien le devenir si la crise des semi-conducteurs n’est pas résolue à la rentrée.